mercredi 27 avril 2011

Interpellation en Commission


Lors de la défense des crédits du ministère de la Culture, le porte-parole de l’Opposition officielle, M. Pierre Curzi, a posé une question à Mme Louise Marchand au sujet de la lettre ouverte des anciens terminologues de l’Office québécois de la langue française. Voici la question de M. Curzi et la réponse de la présidente de l’Office :

Journal des débats de la Commission de la culture et de l’éducation
Version préliminaire

Le mardi 19 avril 2011 - Vol. 42 N° 8

Étude des crédits budgétaires 2011-2012 du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, volet Charte de la langue française



[…]
M. Curzi: Il y a dans votre... à l'office québécois, une sorte de discussion entre les terminologues et les lexicologues qui est préoccupante. Elle est préoccupante au sens où... et j'ai vu le nombre de terminologues qui ont signé une lettre et qui s'inquiètent particulièrement de la modification de l'attitude qu'on a à l'égard de la langue, et c'est une attitude extrêmement, effectivement, préoccupante...
M. Curzi: ...le nombre de terminologues qui ont signé une lettre et qui s'inquiètent particulièrement de la modification de l'attitude qu'on a à l'égard de la langue. Et c'est une attitude extrêmement effectivement préoccupante, parce que, si j'ai bien compris le débat, il s'agit donc de passer essentiellement de l'utilisation d'une meilleure détermination pour un objet ou un concept, ce qui est le propre de la terminologie, à un enregistrement objectif des usages, et ça, c'est... c'est une... une variante qui... Et je comprends qu'on soit préoccupés par cette variante-là, parce qu'elle semble indiquer qu'on se préoccupe moins de créer, comme on l'a fait avec succès, hein, dans bien des cas, des termes mais juste d'enregistrer ce qui est l'usage courant. Et c'est une... c'est un glissement qui m'apparaît être un glissement au niveau de la mission de l'Office québécois extrêmement préoccupant, d'autant plus que le dictionnaire terminologique a toujours été un outil et est encore un outil envié par bien d'autre pays.
Alors, j'aimerais que vous me donniez de... que vous rassuriez les gens quant à la mission fondamentale de l'Office québécois de la langue pour ce qui touche la terminologie et la lexicologie.
Le Président (M. Marsan): Alors, Mme Marchand.
Une voix: Vous avez le droit, Mme Marchand.

Mme Marchand (Louise): Il est vrai que j'ai été informée par certains terminologues qui ont quitté l'office, qui... qui y ont déjà travaillé, d'une certaine inquiétude de leur part. Je les ai... j'ai répondu à leurs lettres, leur disant que je les rencontrerais avec plaisir pour discuter avec eux des façons de faire de l'office. La politique d'officialisation linguistique, parce que c'est beaucoup de ça dont il s'agit, date de 2004. Elle a été adoptée par les membres. Saisie du problème ou de certaines opinions qui peuvent être divergentes des gens qui ont été à l'office par rapport à ceux qui y sont encore aujourd'hui. L'engagement que j'ai pris, c'est de rediscuter de l'approche. Je peux vous dire, par ailleurs, que déjà, bien avant que j'arrive, une révision de certaines façons de faire a déjà été amorcée, des fiches terminologiques de l'office ont été revues pour faire en sorte que l'on s'assure de la rectitude de la langue et surtout de la précision.
Par ailleurs, le français est une langue qui vit, une langue qui évolue, alors c'est cet équilibre que l'office tend à maintenir, de faire en sorte que le français évolue au fil des nouvelles réalités, les nouveaux termes, par exemple, en matière de nouvelles technologies qui ont cours maintenant dans la modernité, qui fasse en sorte que l'office s'ajuste, fasse évoluer la langue puisqu'elle vit, puisqu'elle évolue, et aussi, par ailleurs, qu'on conserve l'équilibre de la rectitude du français.
Le Président (M. Marsan): Je vous remercie.
Mme Marchand (Louise): Alors, je peux vous rassurer à cet égard, et nous allons y réfléchir très sérieusement.